(Article original à lire sur Branchés Culture)
« 30 minutes de lecture par jour à lire un roman allonge votre durée de vie »: nos coups de cœur de la Foire du Livre 2019
La Foire du Livre 2019 de Bruxelles fêtait ses 50 ans du 13 au 17 février à Tour & Taxis. Après une carte blanche sur la lecture, découvrez nos coups de cœur de la Foire du Livre (top 10 en bas de l’article).
Depuis plusieurs années, à Bruxelles et un peu partout en Europe, une profonde remise en question sociétale s’opère par rapport à nos modes de consommation. Nombreux sont ceux qui favorisent désormais les circuits courts et les aliments locaux.
Quel est l’intérêt d’étendre ce concept de consommation locale et de circuit court à la littérature?
Quand on achète des ouvrages auprès d’écrivains belges, lorsque l’on suit les sorties d’une petite maison d’édition locale de manière récurrente, il s’agit d’un acte engagé et déterminant pour la pérennité d’une production littéraire diversifiée en Belgique. La réciprocité de l’échange entre le lecteur et l’écrivain est beaucoup plus palpable au niveau local qu’avec des auteurs de renommée internationale. Si l’écrivain fait voyager le lecteur, le divertit, l’informe, le lecteur jouit également d’un rôle crucial pour cette catégorie d’écrivains, celui de leur permettre d’exister publiquement et de poursuivre leur passion.
En ce qui me concerne, j’ai adopté une consommation littéraire totalement différente depuis quelques années. Le déclic s’est produit lors de la convention Trolls & Légendes. Fan d’aventures épiques et d’héroïc-fantasy, de science-fiction, de thriller, de dystopies, je m’étais toujours limité aux grands classiques du genre (J.R.R Tolkien, James Clavell, Mercedes Lackley, Isaac Asimov, Aldous Huxley, Stephen King, George Orwell, etc.).
Il y a 6 ou 7 ans, ma connaissance des auteurs belges se limitait encore à Simenon, Amélie Nothomb, Thomas Gunzig, Barbara Abel, Marguerite Yourcenar ainsi qu’une ribambelle de théoriciens de la pensée dont j’avais lu les livres durant mes études de Sociologie Politique. C’est grâce à mes rencontres en convention que j’ai découvert que la littérature belge ne se réduit pas à quelques rayons de la Fnac ou aux presses de l’ULB.
Le plus enrichissant est de trouver le juste équilibre entre la lecture de romans diffusés largement auprès du grand public et/ou traduits (Mortal Engines de Philip Reeve, 1Q84 d’Haruki Murakami, Un appartement à Paris de Guillaume Musso, etc.) et ceux qui le sont beaucoup moins.
Pourquoi faire l’effort de lire un roman alors que l’on peut regarder Netflix ? La lecture allonge-t-elle vraiment la durée de vie?
« 30 minutes de lecture par jour à lire un roman allonge votre durée de vie »… si cette affirmation parue dans le Social Science & Medicine, volume 164, de septembre 2016 a été abondamment partagée sur la toile au cours des dernières années, je ne suis pas persuadé qu’elle résisterait à une analyse approfondie.
La méthode utilisée pour définir la causalité directe entre la lecture et l’allongement de la durée de vie ne me convainc pas totalement. Le nombre de variables à considérer pour réaliser cette étude, même si sa conclusion est plaisante à entendre, me semble beaucoup trop important pour être fiable à 100%.
En outre, cette affirmation me semble beaucoup trop vague pour être pertinente. De quelles types de lectures parle-t-on? De magazines sur les jeux vidéos? D’articles en ligne via l’application d’un smartphone? D’une revue scientifique précise? De romans ésotériques? Aucune précision à ce sujet n’était visible dans les nombreux des articles ayant fait l’apologie du gain de vie par la lecture.
A contrario, l’idée qu’une lecture prolongée favorise la concentration, la pensée critique, l’empathie, l’intelligence émotionnelle mais également une série d’autres aptitudes utiles dans la société est beaucoup plus convaincante à mes yeux.
On sait désormais avec certitude qu’il est néfaste pour la concentration et le bien-être mental de prolonger son exposition aux écrans au-dessus d’un certain seuil journalier. La lecture est encore et toujours une alternative incontournable pour diminuer le temps que l’on passe devant les moniteurs.
L’une des raisons régulièrement invoquée pour ne pas lire est la suivante: « Je ne sais pas quoi lire. Il y a tellement de choix. Je ne sais pas vers quoi m’orienter… ». Alors, voici quelques idées pour vous donner l’envie de lire.
Nos coups de cœur de la Foire du Livre 2019
#1: Geoffrey Claustriaux – Kidnapping – Livr’S Éditions
Geoffrey Claustriaux est un auteur belge né en 1985. Passionné de littérature et de cinéma, il voue une grande admiration à H.P. Lovecraft et Stephen King. Il est actif depuis plusieurs années dans le domaine des critiques cinématographiques, et plus particulièrement du cinéma de genre. Il est également le parrain du concours de nouvelles fantastiques du BIFFF.
Résumé: La campagne profonde de la vieille Allemagne recèle parfois de lugubres secrets. La découverte d’un groupe d’adolescents en voyage scolaire aurait de quoi étonner l’historien le plus averti. Ce village d’un autre temps est assurément le vestige d’un passé révolu… du moins, en théorie. Autrice en devenir, la jeune Catherine ne sait quoi en penser, pas plus que son camarade Stéphane, à qui elle voue un amour sans borne. Tous deux vont devenir les témoins de ce que les tréfonds les plus obscurs de l’âme humaine sont capables d’engendrer, au risque d’y sombrer. À jamais…
#2: Bénédicte Philipon – Archimède et moi – Novelas Asbl
Certains d’entre-vous reconnaîtront probablement cette comédienne belge qui incarne la fameuse Clitorine (Pouf du Grand Cactus) mais également une femme fatale dans la saison deux de La Trêve ou encore des rôles dans plusieurs pièces du Magic Land Théâtre. On la découvre ici sous une autre facette avec l’écriture de son premier livre pour enfant.
Résumé: Maman m’a appris à jouer avec des petites balles. Elle me passe la balle, je lui passe la balle, elle me passe la balle… Et j’arrête de jouer parce que c’est un peu bête comme jeu, je préfère chiper la balle et la faire rouler dans tous les sens sur le sol. Je joue aussi à « mettre ses pattes partout » ça consiste à mettre ses pattes partout… mais faut faire attention! J’ai déjà mis mes pattes dans des endroits qui ne voulaient pas me les rendre! Quelle horreur!
#3: Laurence Rosier – De l’insulte… aux femmes – 180° Éditions
Licenciée en philologie romane, Laurence Rosier est professeure à l’ULB. Elle a collaboré à de nombreux ouvrages et a présenté plus de 70 conférences en Europe, en Asie et au Québec. Son livre De l’insulte… aux femmes vient de remporter le prix de l’enseignement et de l’éducation permanente du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Résumé: Nombreux exemples dont Raymonde la syndicaliste, George l’écrivaine, Nabilla, la star de la téléréalité, Christiane la politique en passant par Colette, Marguerite Duras, Margaret Thatcher, Laurette Onkelinx, Myriam Leroy, les Femen, … et tout récemment Brigitte Macron. La violence verbale est passée au crible de l’analyse à travers le genre, les archétypes, les lieux, les règles explicites et implicites de l’injure en société et sur la toile !
#4: Joseph Ndwaniye – La promesse faite à ma soeur – Les Impressions Nouvelles / Espace Nord
Joseph Ndwaniye est né au Rwanda en 1962. Il a travaillé dans différents hôpitaux de son pays. Installé en Belgique depuis une vingtaine d’années, il travaille désormais au sein des Cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles. Après La Promesse faite à ma sœur (Les Impressions Nouvelles, 2007), il a publié Le Muzungu mangeur d’hommes (Aden, 2012) et Plus fort que la hyène (La Cheminante, 2018).
Résumé: Jean est Rwandais et vit en Belgique depuis de nombreuses années où il suit un chemin sinueux d’étudiant-travailleur étranger. Il s’y est marié et est devenu père de deux enfants. Il a toujours rêvé de rentrer un jour au pays et d’être accueilli en enfant prodigue par toute sa famille. Il ne réalisera pas son rêve, hélas, d’abord faute d’argent, puis à cause du génocide qui s’est déroulé sous les yeux du monde entier et dans l’indifférence. Des centaines de milliers de ses compatriotes sont assassinés. Pourquoi sa soeur Antoinette fait-elle partie des victimes ? Où se trouve son frère jumeau porté disparu ?
#5: S.A.Williams – Trouble, trouble moi – Livr’S
S.A.William est une autrice d’origine française (auvergnate), établie en Belgique et qui se passionne pour la littérature fantastique. C’est à l’âge de 18 ans qu’elle se lance dans l’écriture. Son amour pour l’écriture ira toujours en grandissant. Artiste touche à tout, elle s’illustre autant dans les livres jeunesse tout en douceur et gentilles morales que dans les comédies romantiques et sexy à l’humour exaltant !
Résumé: Directrice d’une chaîne de salles de sport sur la mauvaise pente, Eva est prête à prendre les rênes et affronter tous ceux qui se mettront en travers de son chemin. Elle est déterminée, mais dès le premier jour, son directeur adjoint, Rayan, un homme particulièrement séduisant, instaure un dangereux jeu de séduction entre eux… Ils pourraient finir par laisser cours à leur désir mutuel et vivre une idylle des plus sensuelles, mais… tout n’est pas si simple ! Eva n’a jamais connu d’orgasme et cette recherche du septième ciel l’a conduite à ne plus prendre de plaisir, allant même jusqu’à faire disparaître sa libido. Rayan, quant à lui, malgré sa belle gueule et le plaisir visible qu’il éprouve à séduire les femmes, ne va jamais bien plus loin, mais pour quelle raison ? Ces deux-là arriveront-ils à vaincre leurs troubles, troublés par leur relation ? Ce qui est sûr, c’est qu’ensemble, ils vont vivre une histoire des plus… excitantes !
#6 : Yves Laurent – Jeux de mains… – Esfera, Imaginons ensemble
Derrière le pseudonyme « Yves Laurent » se cachent deux auteurs belges, Yves Vandeberg et Laurent Vranjes, qui sont parvenus à allier avec brio leur talent pour écrire ce roman 100% bruxellois. En bonus, voici la vidéo de présentation de la collecte de fonds.
Résumé: Ce coup-ci n’était qu’un « essai » afin de m’assurer que je n’avais pas tout à fait perdu la main, mais, pour ma prochaine victime, je lui réserve une véritable petite œuvre d’art. Mon vieux Corduno, il va falloir te préparer à en baver grave. » Après deux années d’interruption, le tueur en série qui donnait des cauchemars au célèbre Inspecteur Principal David Corduno et à son équipe décide de refaire surface afin de poursuivre sa danse macabrement perverse. Le point commun de la sixième victime avec les précédentes ? Une nouvelle phalange emportée, mais à la main gauche, cette fois. Le sang-froid de Corduno va être mis à rude épreuve au cours de cette enquête bruxelloise ponctuée de traits d’humour et de bains de sang. Mais pourquoi le meurtrier semble-t-il si bien connaître son traqueur ?
#7: Alizée Seny – A la ferveur de nos nuits – Editions Memory
=> Critique à lire ici : De Londres en ombres, Alizée Seny nous emmène à la ferveur des nuits d’Élise
Née en 1996 et originaire de Floreffe, la jeune autrice se destinait d’abord aux métiers de la communication avant de bifurquer vers le monde de la santé et du bien-être. Passionnée de cinéma, de musique et de littérature, c’est déjà grande adolescente qu’elle a fait ses premiers pas comme rédactrice et critique d’art. Notamment, pour un blog que vous connaissez bien.
Résumé: Au fil de ses promenades nocturnes, des rencontres s’enchaînent, l’étonnent et, souvent, la fascinent. Petit à petit, des certitudes tombent, des brèches s’ouvrent. Et c’est d’un compagnon de route, artiste insomniaque comme elle, que viennent les mots qui soulagent et bousculent sa solitude. Progressivement, Elise reprend goût à la vie…
#8: Hélène Delforge / Quentin Gréban – Maman – Mijade Éditions
La maison d’édition Mijade est née en 1993 du rêve de son fondateur, Michel Demeulenaere, à l’époque libraire spécialisé en BD et livres jeunesse. Elle se spécialise dans les albums illustrés pour enfants et les romans pour adolescents et jeunes adultes.
Les albums édités par Mijade sont des fictions illustrées destinées aux enfants qui ont entre deux et huit ans. Ils sont conçus comme des divertissements dans le cadre familial mais sont aussi largement utilisés par les enseignants du maternel et du primaire ainsi que dans les bibliothèques.
Résumé: Maman. Un des premiers mots du monde. Un nom unique, porté par des milliards de femmes. Un mot pour dire l’amour, la tendresse, le lien, parfois le manque. Il y a autant de mamans qu’il y a d’enfants. Pourtant, sur tous les continents, lorsqu’elles prennent leur bébé dans les bras, les mamans se ressemblent.
#9: Justine Huart – Ce qu’il reste de nous – Noir’Édition
La Liégeoise Justine Huart est un jeune médecin au CHU du Sart Tilman. En plus de faire une spécialisation en néphrologie, elle a trouvé le temps d’écrire son premier thriller paru chez Noir’Edition. Cette maison d’édition est spécialisée dans le roman noir. Sa ligne éditoriale donne la part belle à la littérature noire dans toute sa diversité.
Résumé: Je m’appelle Julie Timmers. Autrefois, on m’appelait « Dr Timmers ». Autrefois, on m’appelait aussi « Timmy ». Ça fait cinq ans que je n’ai plus mis un pied dehors. Je ne me risque plus à sortir dans la rue, c’est trop effrayant. Et ça fait parler les gens. Je n’aime pas leur faire ce plaisir. L’intérieur de ma maison est négligé. À vrai dire, c’est un dépotoir. J’en suis consciente. Mais ça reste chez moi. Ça reste chez nous. Alors je m’y sens quand même bien. Je prendrai le temps de ranger et de manger quand je l’aurai retrouvé. La journée, je lis les journaux. Entièrement. Je dissèque le tout avec précision. Je coupe et je colle, dans des cahiers, ce qui retient mon attention. Puis je relis les cahiers. Tous les cahiers. Pour être sûre de ne rien avoir laissé passer. De ne pas avoir manqué un seul élément. Mais aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. Aujourd’hui, j’ai vu quelque chose. Quelque chose que je n’aurais pas dû voir. Pas si la police a raison. Pas s’il est parti de son plein gré…
#10: Marine Schneider – Hiro : Hiver et Marshmallows – Versant Sud Jeunesse
Marine Schneider est une jeune illustratrice belge. Elle a suivi des études d’illustration à Gand, où elle a développé une véritable passion pour les livres illustrés. Inspirée par ses voyages et ses années en Norvège, elle raconte des histoires avec des mots et des images, en jonglant avec les couleurs des nombreux supports qu’elle exploite. Hiro, hiver et marshmallow est le premier livre qu’elle a écrit.
Résumé: Hiro est une ourse trop curieuse pour dormir tout l’hiver. Elle quitte sa grotte pour faire un tour. Entre les arbres apparaissent des lampions et des enfants coiffés de chapeaux pointus. Une fête ! À sa vue, les enfants fuient. Tous, sauf Émile. Ils font connaissance. Et si être ourse ou être Émile, ça n’était pas si différent que ça ?